Voici l’heure du bilan, le NaNoCamp est fini. Mon roman ne l’est pas, mais l’objectif fixé à 35 000 mots est atteint et dépassé ! De plus, les choses se sont faites dans le plaisir, et ça, c’est la victoire la plus importante à mes yeux.
Le 1er jet de mon roman est écrit à 75 % et j’ai quasiment fini la fanfiction pour l’appel à texte Horde du Contrevent de Folio SF. Par contre, j’ai peu travaillé sur une nouvelle qui me tenait à cœur, mais on ne peut pas être partout…
Je répertorie aussi 5 facteurs qui ont contribué à ce que je réussisse ce challenge d’écriture.
1er jet du roman « Le Dernier Compagnon »
J’ai donc concentré mes efforts sur ce roman (voir ici les 3 pitches de ce projet), après avoir travaillé sur son scénario pendant tout le mois de mars pour rédiger un synopsis détaillé et des fiches d’évolution psychologique (ou arc) de mes 2 uniques personnages. Pour cela, je me suis fortement aidé des conseils prodigués par Yves Lavandier dans « Construire un Récit » et « La Dramaturgie » .
Pour moi, le travail préparatoire est un gage de réussite : cela a vraiment payé, car il a été très facile pour moi de savoir où j’allais, sans avoir à attendre ou à chercher l’inspiration. Et comme facilité rime avec plaisir… 🙂 Mon synopsis était suffisamment précis pour que mon chemin soit bien balisé et que je ne me pose pas cinquante questions, mais pas trop détaillé non plus pour me laisser la place d’improviser. Ou plutôt : pour laisser le loisir à mes personnages de s’exprimer librement et de faire preuve d’initiative (les fiches personnage sont aussi de bons tremplins inspiratoires !).
Je me suis bien amusé et j’ai été surpris plus d’une fois (je crois que c’est bon signe).
=> Facteur de réussite n°1 : préparer un synopsis de travail détaillé (je précise bien qu’il s’agit de mon point de vue).
Le plus difficile a été pour moi de traiter la situation avec humour. J’ai essayé notamment de suivre certains conseils d’Yves Lavandier dans « La Dramaturgie » : pour lui, un ingrédient important pour tourner les situations à l’humour serait de créer du décalage. Décalage entre les paroles et les actes, entre les intentions et les résultats, entre les représentations des personnages, etc. Il est également nécessaire de tisser les scènes entre elles (évolution, crescendo, annonces et paiements…) pour ne pas s’enfermer dans une suite de sketches comiques indépendants les uns des autres.
L’objectif d’écrire 35 000 mots en un mois équivaut à 1200 mots par jour (aux camps d’avril et juillet, on est libre de fixer ce nombre). C’était bien dosé ! Tout en restant ambitieux, ce quota s’est révélé facile à dépasser chaque jour et c’était très encourageant. Comme au NaNoWriMo de novembre 2014, j’ai commencé avec de l’avance (3300 mots le 1er jour) et j’ai fait le nécessaire pour la garder.
=> Facteur de réussite n°2 : démarrer en réalisant un gros Words Count le 1er jour et se challenger pour conserver son avance ! Et bien évaluer son objectif…
Ce que je trouve génial avec le NaNo, c’est que pendant un mois, on aménage notre vie (on pousse les murs) pour avancer un grand coup sur un projet qui, en d’autres circonstances, aurait été beaucoup plus lent ! J’ai écrit tous les jours jusqu’à atteindre les 35 000 mots le 23 avril, avec des bilans journaliers allant de 250 à 3500. J’aurais peut-être dû mettre la barre un peu plus haut (40 000 ?), car après le 23 avril, j’ai eu une sacrée baisse (400 mots par jour en moyenne)…
Bon, j’ai eu la chance de bénéficier de temps puisque j’ai été en vacances 2 semaines (et avant de l’être, je me suis levé plus tôt et couché plus tard pour écrire). J’ai donc pu faire une moyenne de 2h d’écriture par jour et j’ai plafonné à environ 600 mots/heure. Je ne suis donc pas une fusée, car je me relis, je cherche mes mots, je prends le temps, mais c’est pour moi le gage d’un 1er jet de qualité. Je n’ai pas envie de me trouver face à un travail colossal et imbuvable de corrections et réécriture… !
=> Facteur de réussite n°3 : euh… dormir moins…
La fanfiction sur « La Horde du Contrevent »
J’ai commencé par relire cet excellent roman de fantasy (voir sur Amazon), d’autant plus savoureux quand on connaît déjà la fin. J’ai pris beaucoup de notes et ça m’a aidé à nourrir mon texte et l’intrigue que j’ai développée. En fait, j’ai écrit une préquelle au récit (= une histoire qui se passe avant) et me suis bien amusé avec Caracole, le troubadour, et son langage fleuri. Néanmoins, il n’a pas été évident de rester cohérent par rapport au livre au niveau des personnalités des protagonistes. D’où l’utilité de prendre des notes.
=> Facteur de réussite n°4 : euh… je vous fais la blague ou pas ? (prendre des notes 😉 )
J’ai intitulé ce texte « Le Chromort » (il faudra le lire pour comprendre le titre).
Je trouve que la fanfiction est un exercice intéressant, un peu différent du travail réalisé pour l’appel à texte Toxic de chez Walrus où j’ai écrit une nouvelle prenant place dans l’univers de « Toxic » , sans toutefois utiliser les personnages de Stéphane Desienne.
=> Vrai facteur de réussite n°4 : écrire des trucs qui font plaisir et changer de projet si on sature avec l’un d’eux (pour garder le plaisir).
Je mettrai bientôt ce texte en bêta-lecture sur CoCyclics afin de l’envoyer pour le 15 juin à Folio SF. Je pense avoir mes chances car je trouve que le texte est sympa, surprenant et respecte bien l’univers et la « fibre » des personnages (j’ai fait de mon mieux en tout cas…). Bien sûr, c’est un concours : tout dépend de ce que feront les autres participants. Et s’il n’était pas sélectionné, je le publierai dans tous les cas sur ce blog gratuitement. Quoi qu’il arrive, vous aurez donc la possibilité de lire ce texte !
Les NaNoteurs de ma cabine
Je ne connaissais pas le principe des cabines pendant les camps NaNo (il n’y a pas ça en novembre) et j’ai trouvé l’ambiance très sympa avec mes « Cabin Mates » . Dans un groupe de 11 personnes maxi (les mêmes pendant tout le mois), on avait la possibilité de tchatter pour échanger régulièrement sur nos progrès et états d’esprit, sur nos personnages et façons d’écrire (avec ou sans enfant sur les genoux, avec ou sans chat sur le clavier !), sur un nouvel éditeur qui a contacté l’un d’entre nous… Avec la possibilité de faire des Words Wars (= écrire le plus de mots possible en un temps donné), mais moi je ne suis pas trop fan pour la raison évoquée plus haut : j’ai peur de perdre en qualité.
Si ça vous intéresse de les découvrir, voici les blogs de mes co-NaNoteurs qui en ont un, et j’en profite pour les remercier tous au passage pour leur sympathie et pour l’émulation générée :
=> Facteur de réussite n°5 : s’entourer de gens sympas et stimulants 😉
Suites à donner
Suite à ce NaNo fructueux, voici la suite des opérations, sous la forme de 4 objectifs SMART :
- Finir le 1er jet du « Dernier Compagnon » avant le 20 mai (ce sera mon anniversaire !). Puis, laisser reposer 1 mois avant de commencer la 1re phase de réécriture 🙂 !
- Corriger et faire bêta-lire « Le Chromort » avant le 14 juin.
- Finir la nouvelle que j’ai entamée et qui me tient à cœur, avant début juillet, et la publier gratuitement (peut-être aussi sur Wattpad et Scribay).
- Finir de préparer le scénario de « La Balade du Détecteur » pour démarrer un 1er jet au Camp NaNoWriMo de juillet (ce sera un mois chargé, donc je n’espère pas tout écrire d’un coup).
Et vous, comment avez-vous vécu votre Camp NaNo d’avril et que pensez-vous de mes facteurs de réussite ? Comment poursuivez-vous l’aventure en mai ?
Bonjour Jérémie,
Tes articles sont toujours aussi intéressants.
J’ai une petite question : pour rédiger tes livres (et tes nouvelles), utilises-tu un logiciel ?
Sans outil c’est toujours un peu compliqué d’organiser les scènes, de créer des timelines, ou encore d’avoir un plan détaillé.
Merci 🙂
Audrey
Bonjour Audrey,
Merci, content que tu apprécies mes articles 🙂
Pour répondre à ta question : oui, pour écrire, j’utilise le logiciel Scrivener, infiniment plus pratique que Word pour les textes longs. On a à gauche un sommaire par accéder très facilement aux parties et sous-parties de notre document + une possibilité de scinder la fenêtre en 2 pour afficher simultanément 2 parties du document (exemple : une scène + la fiche descriptive d’un personnage).
A bientôt,
Jérémie
Bravo pour avoir réussi ton objectif ! 😀
On ne répétera jamais l’importance du plan dans un roman, il n’ y a rien de plus pénible que d’être perdu dans le scénario !
J’ai adoré « la Horde du Contrevent », écrire une fanfiction sur cet univers a dû être un sacré défi !
Bonne chance ! 😉
Bonjour Charlotte et merci !
Je te rejoins complétement dans ta remarque sur le scénario 🙂 Je viens de commencer à travailler sur une petite novella, et je suis bien content d’en avoir fait un plan détaillé avant ! Ca permet de ne rien oublier de croustillant au passage.
Merci pour tes encouragements pour ma fanfiction, je m’apprête à la poster sur Cocyclics pour bêta-lecture !
A bientôt,
Jérémie