Je viens de visionner un film de science-fiction franco-espagnol que j’avais découvert parce qu’il avait été nominé aux Utopiales 2011 en recevant le prix du jury. Il a aussi reçu le Prix du public au festival de Gérardmer. Et effectivement, c’est un excellent long métrage !
Il s’agit d’Eva, de Kike Maillo, avec Daniel Brühl et Marta Etura. Et je vais vous donner mon avis sur ce qui fait de lui un film bien meilleur que des films hollywoodiens de SF « à sensations » comme Skyline ou Hunger Games…
J’ai également compris quelque chose de primordiale pour l’écriture d’une histoire de SF et je partage cela avec vous.
Intro et avis
En 2041, la robotique est venue s’immiscer dans la vie courante : robots pour les tâches domestiques, pour le secrétariat ou comme animaux de compagnie… Par contre, ils sont très obéissants et ne possèdent pas d’émotions. Pas de robot libre. Pas encore du moins, car un projet universitaire souhaite créer un robot à l’image d’un enfant et c’est Alex Garel, spécialiste de la programmation robotique émotionnelle, qui est chargé de cette réalisation et de trouver l’enfant qui servira de modèle.
Tout d’abord, ce film est calme et posé, mais énigmatique et passionnant. A l’image de son personnage principal. On a envie d’en savoir plus. Ici, pas d’explosion, ni de course effrénée. Non, rien de tout ça pour nous tenir en haleine, juste le scénario. J’ai trouvé les effets spéciaux sobres et très esthétiques.
Ensuite, je trouve que la progression du scénario est bien menée, la tension dramatique monte progressivement. Et même si l’on sent venir certains évènements, ce n’est pas dérangeant et on nous réserve quand même certaines surprises.
J’ai trouvé également que les personnages étaient attachants et touchants dans la sensibilité qu’ils expriment. Et puis j’aime bien le coup du chat-robot !
Finalement, la leçon que je retiens de ce film pour l’écriture est la suivante : mieux vaut privilégier la qualité des relations entre les personnages, plutôt que de se concentrer sur une complexe « quincaillerie futuriste » ! (j’emprunte cette dernière expression à Pierre Bordage)
En conclusion
Pour un premier film, je tire mon chapeau à Kike Maillo, le réalisateur qui déclare que ses références sont les vieux Spielberg comme E.T. Pas étonnant, je trouve que ça se perçoit au niveau du ressenti émotionnel que provoque le film.
Ce film est comme l’a voulu son réalisateur : « doux, romantique et touchant ». Et Daniel Brühl, grâce à ce qui se dégage de lui, incarne bien ces sensations (d’où l’importance du personnage principal !). C’est véritablement la relation entre les personnages qui est mise en avant et la question de la nature de l’esprit qui est posée. De l’esprit humain dans sa composante émotionnelle, dans sa façon de réagir aux évènements.
Pourra-t-on créer des machines douées de conscience et d’émotions ? That is the question…
Pour en savoir plus
Voici la bande-annonce issue de sa fiche sur Allociné :
J’espère que vous aimerez autant que moi ce film primé par les Utopiales 2011 ! J’ai hâte de voir ceux qui ont été primés en 2012… N’hésite pas à partager votre avis au sujet de ce film dans les commentaires.
Merci ça donne envie de visionner 🙂
Pour l’écriture en SF, c’est vrai que c’est l’histoire qui compte (notamment la notion de conflit, montée et résolution du conflit), pas le gadget technique (à moins qu’il soit le coeur de l’histoire).
N’hésite pas à revenir donner ton avis sur ce film quand tu l’auras vu 😉