Les prémices…
En 2007 lors d’un stage d’étude en biologie, un autre stagiaire me faisait découvrir le livre « Effondrement » de Jared Diamond. L’auteur y décrivait comment 11 sociétés différentes s’étaient effondrées au cours de l’histoire. Pour chaque peuple, le livre recensait une raison différente : destruction des ressources naturelles (le classique cas de l’île de Pâques), surpopulation par rapport à la capacité de production de nourriture, inégalités trop importantes entre les gens, etc. Avant de conclure que notre société industrielle mondialisée présentait ces 11 raisons. Autant dire qu’à l’époque, ça m’a fait tellement froid dans le dos, que j’ai refermé le livre et rangé tout ça dans un coin obscur de mon cerveau (oui, j’ai un coin obscur, oui, avec des toiles d’araignée même !).
Ce n’est qu’en 2016 que j’exhume ces idées – pardon, que je suis forcé d’exhumer ces idées – quand une amie me conseille le livre de Pablo Servigne : « Comment tout peut s’effondrer« . Là, je suis bien obligé de reconnaître et d’accepter (douloureusement) l’ampleur de la catastrophe qui s’annonce, car l’auteur ne se demande pas si ça va arriver (ça il en est certain), mais quand ça va arriver. Et comment on va faire pour y répondre collectivement.
Et il semblerait que ce confinement dû au coronavirus ne soit qu’un petit aperçu de ce qui nous attend. D’ailleurs, peut-être que les répercussions de cette crise vont entraîner l’effondrement de notre civilisation mondialisée à plus ou moins brève échéance… On parle déjà de trafic aérien bloqué pendant des mois, de risque de pénurie alimentaire mondiale, de patrons chinois qui font brûler leurs usines gigantesques pour toucher l’assurance plutôt que d’essuyer les pertes financières dues à l’arrêt des exportations, etc. Autant de choses qui risquent de changer radicalement la liste des choses que l’on trouvera en magasin (ou du moins leur prix), ainsi que notre mode de vie…
Se préparer à l’effondrement ?
Toujours est-il que collectivement, on ne peut pas dire que nos dirigeants fassent quelque chose pour préparer notre pays à de tels bouleversements, ni d’un point de vue matériel ou organisationnel, et surtout pas d’un point de vue psychologique ! Pourtant, des personnalités comme Nicolas Hulot ou Edouard Philippe ont déjà parlé de risque d’effondrement dans des interviewes. Donc d’une certaine manière, ils sont au courant.
Il nous appartient donc à nous, individus et groupes d’individus, de nous préparer à ce qui s’annonce et qui défiera sans doute les meilleurs (ou les pires) scénarios de science-fiction et toutes les prédictions de la collapsologie, cette science qui peine à avoir une longueur d’avance sur le présent, tant ce qui se passe relève de l’impensable. Dans une interview de « Ma ferme autonome » (je vous règle la vidéo à 1h12 où il en parle), Yves Cochet indique que le cerveau humain n’est pas fait pour concevoir ce genre de bouleversements. Il n’est vraiment pas optimiste sur ce qui va se passer…
La résilience, un vain mot ?
Donc la question reste de savoir comment s’y préparer. J’ai vu que les recherches Google sur le mot « permaculture » avaient littéralement explosé à partir du 16 mars. Tout comme l’expression « résilience alimentaire » en Ile-de-France. Les Parisiens doivent particulièrement s’inquiéter tant la capitale n’a pas de réserve alimentaire devant elle et qu’il n’y a rien à manger qui pousse naturellement dehors…
Personnellement, j’ai un petit potager et un stock de nourriture, alors je ne m’inquiète pas de la sorte. Mais on est loin de pouvoir parler d’autonomie alimentaire, haha. Tout juste quelques semaines devant moi… Car c’est vers ça que je pense que nous devons nous diriger collectivement : l’autonomie alimentaire. Il faudrait pour cela que nous faisions de la permaculture massivement, que tout le monde s’y mette. Ce qui, je ne me berce pas d’illusions, n’est pas prêt d’arriver, malgré la crise du coronavirus. J’aime beaucoup les chaînes YouTube de Damien Dekarz « permaculture agroécologie etc » et de Rémi Kulik « Le Jardin d’Emerveille » ainsi que « Forêt gourmande » de Fabrice Desjours.
Alors d’après vous, doit-on transformer tous les jardins en potagers ? Végétaliser tous les toits des bâtiments de France ? Réquisitionner les champs de monocultures pour en faire des forêts comestibles ? La science-fiction se serait-elle trompée à ce point sur l’apparence de notre société dans 20 ans, dans 100 ans ??? Car on ne sera sûrement pas une civilisation de conquérants de l’espace hyper-connectés… On risque peut-être plus d’arriver quelque part entre une dictature numérique relevant de la pire dystopie et un peuple de maraîchers-arboriculteurs soumis à des aléas climatiques infernaux ?